Exception faite des Flandres, de la Picardie, de la Normandie et de la Bretagne, les vignobles
fleurissent partout en France. On peut dire qu'ils font partie intégrante du paysage. Sans
chauvinisme excessif, on peut dire aussi que le vignoble français occupe le premier rang mondial.
Il y a, bien sûr, la concurrence de pays comme l'Espagne, le Portugal, l'Italie, la Hongrie et la
Grèce. Mais aucun de ces pays n'est en mesure d'offrir la variété et la qualité des
vins français. Qualité, d'ailleurs, qui ne cesse de s'améliorer. En effet, si les vins de
qualité courante sont en régression, les vins de qualitésupérieure (appellation AOC
et VDQS) sont en nette progression.
Aujourd'hui, les cépages nobles couvrent près de 374 000 hectares, ce qui constitue plus d'un
tiers du vignoble français. La production annuelle des vins de France se situe aux alentours de 70
millions d'hectolitres. Avec des variations, d'une année sur l'autre, bien entendu.
Maintenant, faisons ensemble le tour des vignobles français...
Cliquer sur la petite France (en haut
à droite) pour revenir sur la carte...
La grande diversité des terrains, tantôt argileux, granitiques, schisteux, tantôt
graveleux, siliceux, sédimentaires, explique la belle variété offerte par les vins
d'Alsace.
Le vignoble alsacien s'étend sur le flanc des Vosges et occupe environ une centaine de
kilomètres de longueur, de part et d'autre de petites routes sinueuses, ponctuées ça et
là de villages au charme indéniable. Les vins d'Alsace, qui doivent pratiquement tous se boire
assez jeunes, portent le nom de leurs cépages et non, comme les autres grands crus, le nom de leurs
terroirs.
• Le Sylvaner
Commençons par lui, car c'est le doyen des vins d'Alsace. C'est un vin frais, discrètement
fruité, agréable et désaltérant. Le meilleur Sylvaner provient de cépages bien
exposés au soleil et dont on sait limiter la production.
• Le Pinot blanc
Connu également en Alsace sous le nom de Klevner, il provient de deux cépages : Auxerrois
blanc et Pinot blanc. C'est un vin légèrement acide, franc de goût et alliant
admirablement le corps, la souplesse et la saveur. Le Pinot blanc compte actuellement pour près
de 20 % du vignoble alsacien.
• Le Chasselas
II ne s'agit peut-être pas d'un cépage noble, mais ce vin, de consommation courante, est
néanmoins aimable, agréable à boire et désaltérant. Sa robe réjouit les
yeux, surtout lorsqu'il est servi en carafe.
• Le Pinot noir
Abandonné un temps au profit des vins blancs, le Pinot noir fait aujourd'hui sa résurrection.
C'est un rosé brillant, très fruité, très agréable au palais. C'est le meilleur
cépage rouge de l'est, qui occupe aujourd'hui près de 6 % du vignoble alsacien.
• Le Pinot gris
C'est la Tokay d'Alsace, à l'origine bien controversée. En effet, bien que cette appellation
lui ait été donnée il y a quatre siècles, il est peu probable (comme son nom
pourrait le laisser supposer) que son cépage se situe en Hongrie... où il est d'ailleurs
inconnu ! Mais plus vraisemblablement en Bourgogne. C'est un vin capiteux, à la belle robe
dorée. Corsé et plein de noblesse. Il n'occupe cependant que 5 % du vignoble alsacien. Depuis
Octobre 2006, il n'a plus le droit de s'appeler Tokay, en effet, un arrêt de la cour Européenne
rend cette appellation à la Hongrie (en échange elle ne pourra appeler certains de ses produits
Médoc ou Cognac...).
• Le Muscat
Toute la saveur du raisin se retrouve dans ce vin. Excellent apéritif, élaboré à
partir de deux cépages : le Muscat d'Alsace (qui n'est autre que le Muscat de Frontignan) et le
Muscat ottonel. Ce vin aimable n'occupe, hélas, qu'une très faible partie du vignoble : moins
de 3 %...
• Le Gewurtztraminer
Issu du Traminer, un très ancien cépage, le Gewurtztraminer peut être qualifié de
vin tout en nez, tout en bouche
. En effet, sa corpulence, son arôme tenace, son
goût fruité sont tout à fait remarquables. C'est un vin corsé, bien charpenté,
provenant d'un cépage précoce et très sucré. 20 % du vignoble alsacien lui sont
consacrés.
• Le Crément d'Alsace
II s'agit d'un vin mousseux, élaboré selon la méthode champenoise à partir de
Riesling, de Pinot blanc (Crémant blanc) et de Pinot noir (Crémant rosé). Il doit son
appellation au décret du 24 août 1976.
• Le Riesling
C'est le roi, le fleuron des vins d'Alsace ! Son berceau est la vallée du Rhin. C'est un vin sec,
très différent du Riesling allemand, lequel est beaucoup plus sucré. Son acidité est
assez forte, mais son bouquet est très délicat. On peut boire du Riesling en dehors des repas
pour en apprécier pleinement l'arôme. Il occupe environ 20 % du vignoble alsacien.
• Le Zwicker et l'Edelzwicker
Ce sont deux petits vins (malheureusement en voie de disparition) qui proviennent (et c'est bien
l'exception pour les vins d'Alsace), d'assemblages :
• Chasselas et cépage noble pour le Zwicker.
• Deux cépages nobles pour l'Edelzwicker.
Ils sont, l'un et l'autre, agréables à déguster en pichets...
Ils sont produits par un tout petit vignoble d'environ 400 hectares. C'est le vignoble le plus
septentrional de France, puisqu'il jouxte les frontières de la Belgique et du Luxembourg. Il s'agit
en fait de ce qui reste du grand vignoble lorrain qui occupait encore, au début du siècle
dernier, une superficie double de celle du Beaujolais actuelle. A la fin du XIXe siècle, de grands
malheurs s'abattirent sur la région, à tel point que le vignoble disparut pratiquement en
totalité. Mildiou, oïdium et phylloxéra d'une part, grande guerre dévastatrice de
1914-1918 d'autre part furent les artisans de cet anéantissement. Aujourd'hui, le vignoble lorrain
a repris un peu de vie puisque ces deux vins principaux se targuent de l'appellation V.D.Q.S. Ce
sont :
• Les Côtes-de-Toul
Ce sont des vins fruités, pâles, que l'on appelle aussi vins gris. Elaborés à partir
du Gamay noir à jus blanc, ces vins doivent leur qualité à la mise au pressoir
des grappes dès la fin de la vendange. Vins secs, légèrement fruités, ils gagnent
à être bus frais.
• Les vins de la Moselle
Les vignobles occupent une soixantaine d'hectares. Ils fournissent des vins blancs et gris, assez
agressifs, ainsi que des vins rouges, fruités, légers et faiblement acides.
• Les vins de la Meuse
La production de leurs vignobles est très faible : environ 50 000 bouteilles chaque année,
seulement. Les vins de la Meuse, qui bénéficient maintenant de l'appellation vins de
pays
sont pour moitié des vins rouges, rosés et blancs. Agréables à boire,
faiblement alcoolisés, il ne faut cependant pas chercher à les conserver très
longtemps.
Ce sont ceux produits par les vignobles de la Côte d'or (les plus fameux) de l'Yonne, de la Saône-et-Loire et du Rhône. Les vignobles s'étendent au soleil sur des coteaux en pente douce, offrant les grands crus bourguignons dont les noms sont connus dans le monde entier : Meursault, Vougeot, Gevrey-Chambertin, Nuits Saint-Georges, Pommard, Beaune... et tant d'autres ! La diversité géologique du terroir bourguignon offre un éventail de vins incomparables, différents (ô combien !) les uns des autres, mais toujours d'une très grande qualité.
Situés au sud de Dijon, longeant l'A 31, les vignobles produisent des vins pleins de
tempérament et joliment colorés.
• Le Clos de Vougeot
C'est l'un des berceaux des vins de Bourgogne. Ses origines remontent au XIIe siècle. Le vignoble
(qui occupe 50 hectares) donne un vin d'une très grande finesse, souple et qui prend tout son temps
pour vieillir... mais bien vieillir.
• Gevrey-Chambertin
C'est aussi un vin qui vieillit très bien. La couleur de sa robe change tous les ans, virant du
rouge pourpre au rouge cuivré. Napoléon, dit-on, appréciait particulièrement ce
vin impérial
long en bouche...
• Vosne-Romanée
C'est un vin qui s'arrondit au fil des ans. Un véritable velours, souple et brillant avec un
arôme de framboise. Romanée-Conti, Romanée-Saint-Vivant et Richebourg
comptent parmi les plus célèbres
• Chambolle-Musigny
C'est un vin qui dégage un bouquet exceptionnel. Un compromis entre le cassis et la violette. Ce
vin, le plus parfumé de la Côte-des-Nuits, vieillit assez vite, mais en cave, il se garde
longtemps.
Sur les coteaux qui surplombent la N. 74, de Ladoix à Santenay, elle offre une grande
variété de crus :
• Santenay, Volnay, Beaune, Savigny-les-Beaune, Chorey-les-Beaune:
vins bouquetés, légers, équilibrés et gracieux.
• Pommard, Auxyey, Saint-Romain, Pernand-Vergelesses, Monthélie:
vins vigoureux, corpulents, robustes, musclés.
Ils naissent également en Côte-de-Beaune. Ce sont des vins tout à la fois parfumés, amples, fruités, et moelleux. Leurs robes sont splendides. Ils ont pour noms Montrachet, Meursault, ou bien encore Aloxe-Corton.
Certes, ce ne sont pas de grands vins, à l'image de ceux que nous venons d'évoquer. Ils n'en
ont d'ailleurs pas la prétention ! Toutefois, on éprouve un réel plaisir à les
retrouver sur la table de tous les jours...
• Le bourgogne aligoté est un vin blanc, désaltérant,
alerte. Il faut le boire jeune.
• Le bourgogne Passetoutgrain est un vin fruité issu du
mélange de Pinot et de Gamay. Lui aussi demande à être bu jeune.
Les coteaux s'étalent en pente douce sur la rive droite de la Saône, dépassant Tournus,
au nord, et Mâcon au sud. Ce sont, pour les deux tiers, des vins blancs provenant du Chardonnay.
Ils sont vendus sous les appellations :
• Mâcon ; Bourgogne blanc ; Mâcon-villages ; Mâcon
supérieur
Ce sont des vins frais et fruités qu'il convient de déguster jeunes. Les vins rouges, connus
sous l'appellation Mâcon
proviennent de cépages Gamay, parfois
associés avec du Pinot noir. Fruités et frais, ils tiennent parfaitement leur place en
carafe et peuvent même se conserver quelques années.
• Les Pouilly
Les plus grands des vins blancs du Mâconnais... et peut-être de France. Embouteillés
jeunes, ils peuvent prendre le temps de vieillir pendant vingt ans. Les appellations les plus
prestigieuses sont les Pouilly-Fuissé, Pouilly-Loché et Pouilly-Vinzelles.
Leurs vignobles prolongent ceux de la Côte-de-Beaune. Ils produisent d'excellents vins blancs : le Givry, au bouquet de cassis, et le Montagny, plus léger. Ainsi que deux rouges, le Rully, aux reflets dorés, et le Mercurey qui, comme le Givry, a un bouquet de cassis.
Sur un terroir caillouteux, renfermant des fossiles d'huîtres de l'époque jurassique, poussent des vignes dont les vins donnent des blancs secs, limpides et nerveux au goût certain de fruit de mer. Ces vins répondent aux appellations suivantes : Chablis grand cru. Chablis premier cru et Chablis. Le Petit Chablis est, quant à lui, un agréable blanc primeur de faible degré. Ne quittons pas l'Yonne sans évoquer l'Irancy, un vin rouge fruité au goût de terroir. N'oublions pas non plus les excellents vins rouges et rosés produits à Coulanges-la-Vineuse... une petite ville qui porte bien son nom !
La route qui relie Mâcon à Villefranche-sur-Saône serpente entre les vignobles du
Beaujolais qui comptent parmi les plus anciens de France, comme en témoignent les Vases de
Libation
retrouvés lors de fouilles et abandonnés par les soldats de Jules César.
Les vins du Beaujolais proviennent d'un cépage unique : le Gamay noir à jus blanc. Un
cépage qui aime les terrains caillouteux, schistiques, granitiques. Des éléments qui
donnent au Gamay cette belle robe rubis violacée...
Ils ont pour noms :
• Chenas : vin souple et riche en tanin ;
• Moulin-à-vent : chaud et vieillissant fort bien ;
• Saint-Amour : léger et caressant ;
• Juliénas : pourpre et corsé ;
• Chiroubles : plein de charme, mais qu'il ne faut pas encaver trop
longtemps ;
• Morgon : robuste, généreux et vieillissant bien ;
• Brouilly : fruité et haut en couleur ;
• Fleurie : souple et délicat.
Connus du monde entier, appréciés pour leur fruité, ils demandent à être consommés frais, afin d'en mieux apprécier la jeunesse. Ces vins proviennent de trente-neuf communes, dont trente et une dans le Rhône et huit en Saône-et-Loire. Les vignobles s'étendent sur 5 600 hectares et assurent une production annuelle d'environ 320 000 hectolitres.
Le vignoble occupe les pentes qui vont de Salins-les-Bains, au nord, jusqu'à Saint-Amour, au sud.
Au XVIe siècle, on appelait ce vignoble collines vineuses
. Il couvre actuellement
1 400 hectares produisant annuellement une moyenne de 42 000 hectolitres. Le relief jurassien
permet d'orienter sur l'ouest la plupart des vignobles. Ces vignobles sont soumis à des variations
de températures importantes : très froides en hiver, relativement chaudes (ou même
très chaudes), l'été. Un véritable climat continental. Louis Pasteur, nous l'avons
dit, possédait près d'Arbois une petite vigne qu'il cultivait lui-même avec beaucoup de
savoir-faire...
• Les vins d'Arbois
C'est la plus connue des appellations d'origine. Les vignes sont cultivées sur près de 700
hectares et la production avoisine les 25 000 hectolitres. Les vins sont rouges, rosés et
blancs.
- Les vins rouges sont élaborés avec les Poulsards
(raisins à peau fine et rosé) associés à des Pinots noirs et à des
Trousseaux colorés. Ils ont une robe mordorée. Robustes, ils se conservent bien.
- Les vins rosés proviennent également d'un Poulsard,
typiquement jurassien. Ce sont des vins vigoureux et charpentés, qui vieillissent très bien
en cinq ou dix ans. Avec les ans, le bouquet prend de l'ampleur et la robe du vin prend une belle
couleur pelure d'oignon.
- Les vins blancs sont essentiellement constitués à partir d'un
cépage Chardonnay (appelé aussi parfois Gamay blanc ou Melon d'Arbois). Vins secs, ils
ont du mordant et sont même parfois un peu durs. Toutefois, en vieillissant, ils s'assouplissent et
prennent le goût caractéristique du terroir jurassien.
- Les vins jaunes sont très corsés et musclés. Ils titrent
entre 15° et 16°. Ils sont issus du cépage Savagnin et sont vinifiés selon
une méthode spéciale, unique en France.
* A propos du Savagnin : son origine est très mal connue. Certains pensent qu'il est issu du
très lointain Tokay hongrois. D'autres soutiennent qu'il est un enfant du Xerès
andalou, venu avec les conquistadors espagnols à l'époque où la Franche-Comté
était sous la coupe des Castillans. Embouteillé dans des clavelins, bouteilles trapues
d 65 centilitres, le vin jaune supporte l'épreuve du temps puisque on peut attendre un siècle
avant de le boire !
• Le vin de paille
Pratiquement introuvable dans le commerce (il s'en produit extrêmement peu) le vin de paille est un
vin liquoreux provenant d'un mélange de Trousseau, de Chardonnay, de Poulsardt
et de Chavagnin. Séchés naturellement au soleil, les grains sont ensuite pressurés
et le moût fermentera quelques années en fûts de chêne. Le résultat : une
liqueur (trop rare !) particulièrement appréciée en apéritif et en digestif.
Les vins du Jura bénéficient des appellations suivantes :
• Arbois : vins blancs secs, rouges bouquetés, rosés et vins
jaunes.
• Etoile : vins blancs et blancs mousseux, fins et
élégants.
• Côtes-du-Jura : vins divers, blancs, rosés et
rouges.
• Château-Chaton : vins jaunes majestueux. Le Meilleur
Canton
, selon Metternich, ambassadeur d'Autriche, qui vantait ce vin à Napoléon.
• Pupillin : le meilleur terroir pour son Poulsard... aux dires
de la commune !
Ces vins sont issus de vignobles témoignant d'une grande diversité géographique (moraines glaciaires, éboulis). D'où une grande variété de cépages blancs, rouges et rosés, acclimatés sur des coteaux bien ensoleillés ou des versants particulièrement raides. Ce sont des vins qui doivent être consommés jeunes, sur place. Certains vins rouges gagneront, cependant, à être encavés quelques années pour donner le meilleur d'eux-mêmes.
• Le Chasselas : élevé en bordure du Lac Léman, engendre
les vins parfumés de Marignan, de Ripaille, de Crépy. Des vins blancs qui
deviennent facilement de très bons vins pétillants.
• La Mondeuse : est un très ancien plant, typiquement savoyard,
qui donne un vin riche en tanin, léger mais euphorisant.
• La Jacquère : à l'origine de tous les vins blancs de
Savoie. Ces vins, désaltérants et légers, sont toutefois assez nerveux.
• L'Altesse : dont les vins titrent facilement de 12° à
14° vieillissent bien. C'est le nec plus ultra des cépages savoyards.
Enfin, les vignobles d'Apremont et d'Abymes produisent un vin blanc
mordant, tout prêt à pétiller.
Ce sont les vins produits par cinq départements : l'Ardèche, le Vaucluse, la Drôme, la Loire et le Rhône. Les vignobles occupent une superficie de 40 800 hectares et la production annuelle dépasse les deux millions d'hectolitres. La grande variété des sols et des climats offre un large éventail de vins rouges et blancs possédant des structures caractéristiques : vins généreux, ou légers et fruités, ou bien encore gouleyants à boire jeunes... En un mot, il y a des Côtes-du-Rhône pour tous les goûts !
• Côtes-du-Rhône : sans indication de terroir, ils
désignent des vins rouges produits dans la région même. Ce sont des vins fruités,
assez légers. On les sert volontiers au comptoir, car leur prix est assez modique.
• Côte-du-Rhône primeurs : vins enjoués et frivoles,
ils font leur apparition sur les comptoirs des cafés dès le 15 novembre. Ce sont des vins
à consommer rapidement afin qu'ils puissent restituer toute leur fraîcheur.
• Côtes-du-Rhône-villages : ils sont produits par dix-sept
communes et présentent, selon le terroir, des qualités diverses. Les uns sont très
colorés, généreux, au bouquet qui s'amplifie avec les années (Vacqueras, Sabblet,
Séguret, Ras-teau, Cairanneou Vinsobles, par exemple). Les autres sont plus fruités, plus
caressants (Rochegude, Laudun, Saint-Gervais, Saint-Panthéon, etc).
Ils sont au nombre de douze.
• Hermitage : descendant de la Syrah, c'est un vin magnifique
à la robe pourpre foncée et qui vieillit parfaitement.
• Crozes-Hermitage : ce sont des vins plus légers en degrés
que les précédents. Ils doivent être bus jeunes.
• Condrieu et Château-Grillet : vins blancs, dorés et
parfumés, qui doivent être dégustés dans les trois premières années.
• Saint-Joseph : produit des vins rouges et blancs qui ont, les uns et
les autres, beaucoup de panache.
• Saint-Péray : vins blancs très nerveux qui aiment à
mousser en se faisant champagniser.
• Côte-Rôtie : c'est sans conteste le plus ancien des
Côtes-du-Rhône. Il était tout particulièrement apprécié des empereurs
romains. Produit à partir du Syrah, il laisse un arrière-goût de framboise et de
violette.
• Lirac : ses vins rosés et parfumés sont supérieurs
à ses vins rouges, un peu secs.
• Tavel : incontestablement, l'un des meilleurs vins rosés de
France. Il se consomme aussi bien jeune que vieux de 4 ou 5 ans. C'est un vin qui possède un
extraordinaire goût de terroir.
• Chateauneuf-du-Pape : il provient d'un vignoble qui s'étend sur
plus de trois mille hectares. Sa robe est d'un pourpre admirable. Il vieillit très bien, en
fûts comme en bouteilles, et atteint sa plénitude au bout de 4 ans.
• Gigondas : ces ceps, ancrés sur des coteaux rocailleux
produisent un vin rouge et puissant qui sait vieillir pendant une décennie sans aucun
problème.
• Cornas : soixante hectares seulement produisent ce vin qualifié
naguère de vin noir
, tant sa robe est grenat foncé. Il mérite d'être
encavé pendant cinq, voire dix ans...
• Coteaux du Tricastin : les vignobles s'étendent sur 2 000
hectares répartis sur la rive gauche du Rhône. Ils donnent des vins rouges vifs et fins qui
ont obtenu en 1973 l'appellation A.O.C. qu'ils méritaient.
• Coteaux du Ventoux : les vignobles sont implantés sur les
pentes caillouteuses et calcaires, surchauffées en été du Ventoux. Ces vignobles
occupent environ 4 000 hectares et produisent, en moyenne annuelle, 180 000 hectolitres : vins
clairets au goût de raisin ; vins blancs, mousseux champagnisés ; vins rosés
parfumés, à boire frais.
De Marseille à Saint-Raphaël, en passant par Manosque, les vignobles provençaux embaument
le thym, le romarin et la pomme de pin. Accrochées à flanc de coteaux, les vignes engendrent
des vins assez différents les uns des autres.
Les rosés
Ils sont célèbres pour leur robe lumineuse, leur fraîcheur et leur souplesse. Ce sont
des vins qui se laissent boire... en faisant oublier leur degré !
Les vins rouges
Très colorés, ils sont souvent issus d'un judicieux mélange (Carignan, Grenache,
Sirah, par exemple). Ce sont des vins très colorés qui ont beaucoup de
tempérament.
Les vins blancs
Ils sont très peu connus car ils ne constituent que 5 % de la production. C'est dommage, car ces
vins jaune paille sont fruités et secs.
• Bellet : issus d'un minuscule vignoble, près de Nice, ses vins
rouges et blancs, de saveur délicates, sont pratiquement inconnus... et très chers !
• Palette : en bordure de l'Arc, près d'Aix, les vins rouges
vieillissent très bien et les vins blancs sont délicats.
• Cassis : produit surtout des vins blancs, secs et bien
dorés.
• Bandol : ses vins rouges, amples, au goût de violette sont un
peu durs quand ils sont jeunes. Mais, heureusement, ils s'assagissent quand ils prennent de
l'âge.
L'île au sud de la France surnommée l'île de beauté, offre un ensoleillement exceptionnel pour la vigne. La Corse compte neuf AOC, sur près de 7600 hectares. La production est d'environ 400 000 hectolitres. Les cépages sont eux aussi insulaires, et répondent aux noms de Sciacarello, Nielluccio ou encore Vermentino. L'île offre des vins rouge et rosés, ainsi que des vins blancs sec. Ils doivent être bus jeunes et frais.
• Patrimonio : vins rosés et blancs présentant les signes
caractéristique des vins Corses.
• Ajaccio : vins rouges aux saveurs d'amende et de cassis.
• Calvi : vins honnêtes, issue d'un climat tempéré mais
venteux.
• Cap Corse : le Muscat de Cap Corse ou le Rappu se déclinent en
rouge et blanc.
• Figari : vins rouges d'une extême finesse.
• Porto-Vecchio : vins rouges élégants, vins rosés
aromatiques, vins blancs sec et fruités.
• Sartène : vins rouges étoffés, vins blancs sec aux
reflets verts.
• Cote Orientale : s'étend sur 80 km devant la cote Italienne.
Production sans grand caractère.
Ce sont eux qui fournissent la plus grande partie des vins de table courants. Les vignobles couvrent les départements de l'Hérault, de l'Aude, du Gard. C'est le plus grand vignoble mondial et sa production annuelle dépasse les vingt millions d'hectolitres ! II y a peu de temps encore, ils étaient considérés comme des vins de qualité médiocre, bien colorés, sans doute, mais sans vraiment de caractère. Un grand effort a été fait dans les dernières années, par les vignerons comme par les œnologues, pour améliorer cette triste image de marque. C'est ainsi que les cépages à gros rendement cèdent peu à peu la place à des cépages plus nobles (Syrah, Carignan, Cinsault, Grenache noir) utilisés pour la confection des Côtes-du-Rhône. Aujourd'hui, on ne compte pas moins de 45 caves coopératives qui élaborent, à l'aide de techniques modernes, des vins tout à fait dignes de figurer sur nos tables.
• Les Costières du Gard : sont des vins rouges corsés et
bouquetés, rappelant parfois certains Côtes-du-Rhône. Ce sont des V.D.Q.S.
récoltés au sud de Nîmes.
• Les Côteaux-du-Languedoc : de Narbonne à Nîmes, les
vignobles produisent des vins rouges bien charpentés, dont certains ont été
classés V.D.Q.S (Montpeyroux, Cabrières, Vérargues, Saint-Georges d'Orques, Pic
Saint-Loup, Saint-Christol, pour les plus connus).
• Le Minervois : il provient d'un vignoble qui descend en escalier
tout au long de la Montagne Noire. Les grains, qui mûrissent dans un climat sec et bien
ensoleillé, donnent naissance à des vins rouges charnus qui s'améliorent après un
vieillissement de deux ans.
• Les Corbières : le vignoble s'étend sur plus de
30 000 hectares, entre Narbonne et Carcassonne. Il donne des vins rouges, puissants, un peu rudes
quand ils sont jeunes. Ils s'assagissent en vieillissant et sont au mieux de leur forme entre deux et
quatre ans. Ce sont les plus célèbres vins du Languedoc.
• Fitou, Blanquette et Muscat : vin rouge violacé, le Fitou
est récolté au sud de Narbonne. Il développe pleinement son bouquet au bout de 5 ou 6 ans
passés en tonneaux. Réalisée selon la méthode champenoise, la Blanquette de
Limoux est un vin mousseux de vieille réputation. Le Muscat de Frontignan, le Muscat
de Lunel, le Muscat de Saint-Jean-de-Minervois et le Muscat de Mireval sont des vins
doux naturels qui possèdent l'appellation A.O.C.
Le vignoble du Roussillon est le plus méridional des vignobles français. La vigne y apparaît dès le septième siècle avant notre ère. Elle bénéficie d'un climat très ensoleillé, un peu froid en hiver. Notons qu'au XIIe siècle, les Templiers, ces redoutables moines-soldats, cultivaient dans la région la vigne et l'olivier.
• Côtes du Roussillon : des terroirs ensoleillés produisent
des vins rouges (environ 200 000 hectolitres, soit plus de 90 % de la production totale)
légers et fruités, à boire jeunes, ainsi que des vins plus robustes qui se conservent
bien en bouteilles. Les vins rosés, fruités, sont également à boire jeunes. Ils ne
constituent, toutefois, que 5 % de la production. Les vins blancs sont en réalité des vins
verts, très secs et mordants, dégageant un arôme floral agréable. Ils sont à
boire jeunes.
• Côtes du Roussillon-villages : ces vins sont produits par
vingt-cinq communes au nord de Perpignan. Ils ont un goût de terroir prononcé, avec des
arômes de cassis et de framboise. Puissants, ils se conservent très bien en bouteilles. Le
Collioure est un grand vin rouge à la robe rubis, à l'arôme délicatement
épicé. Il bénéficie de l'appellation A.O.C., mais n'est produit qu'en faible
proportion : environ 2 000 hectolitres chaque année. Le Roussillon produit également des vins
doux naturels, onctueux et parfumés tels le Rivesaltes, le Banyuls, le Maury,
le Muscat de Rivesaltes.
Face à la chaîne des Pyrénées, les vignobles sont enclavés en petits terroirs qui comptent pour autant de microclimats.
• Le Jurançon : produit sur 24 communes au sud du Gave de Pau,
il était le vin préféré d'Henri IV. Les cépages produisent deux types de vins :
blanc sec et blanc moelleux. Bu jeune, le Jurançon sec est nerveux, vif et fruité. Il
se tient bien en bouteilles deux ou trois ans. Le Jurançon mœlleux, à la robe ambre
flammée, possède un bouquet persistant, au goût de cannelle ou de girofle. Il se conserve
en cave jusqu'à une vingtaine d'années.
• Le Pacherenc : c'est un vin blanc qui titre entre 14° et
15°. Par sa vivacité, il est capable de rivaliser avec le Jurançon. Malheureusement sa
production reste extrêmement limitée...
• Le Madiran : on le récolte sur les collines rocailleuses de
Vie Bihl (Pyrénées atlantiques, Hautes Pyrénées, Gers). C'est un vin solide, fort en
tanin, généreux, qui demande de reposer au moins un an avant d'être mis sur le
marché.
• L'Irouléguy : c'est l'unique cru d'appellation basque.
Rosé ou rouge, il recrute chaque année un peu plus d'admirateurs... surtout depuis
l'ouverture, en 1954, de la cave coopérative de Saint-Etienne de Baïgorry.
Les rosés : ils sont secs et brillants de robe. Ils peuvent s'améliorer sensiblement avec
trois ou quatre années de garde. Jeunes, ils sont désaltérants.
Ce sont ceux issus des vignobles de Cahors, de Bergerac et de Gaillac. Des vignobles qui longent le Lot
sur une cinquantaine de kilomètres. Anéanti dans les années 1880 par le phylloxéra,
le vignoble patiemment reconstruit, est aujourd'hui en pleine forme.
• Le Cahors
C'est un vin robuste, un peu abrupt et plein de vie que l'on utilisait naguère pour
retaper
les malades. C'est à l'âge de deux ans que le vin de Cahors est le plus
épanoui. Il demande à être chambré entre 16° et 18° pour donner le
meilleur de lui-même.
• Le Bergerac
Longtemps en rivalité avec les vins du Bordelais, ceux de Bergerac se sont peu à peu
imposés. Ils sont aujourd'hui très prisés. Les vignobles concernent 93 communes.
- Les vins blancs sont de loin les plus appréciés : tendres et moelleux secs et demi-secs au
bouquet incomparable, ils sont fruités et vifs.
- Les rouges sont bien charpentés, faciles à boire. Ils sont, selon les rives de la Dordogne,
gouleyants ou vineux. Mais tous ont un charme propre.
- Les rosés sont fort agréables à déguster. Ce que l'on fait, d'ailleurs un peu plus
chaque année...
• Les Gaillacs
Les vignobles situés en plein cœur du Tarn donnent, selon la composition du sol (graveleux ou
sableux) des vins tendres et caressants, ou secs et mordants. Célèbres depuis le
Moyen-âge, ces vins sont de plus en plus appréciés.
• Les blancs secs et fruités proviennent des coteaux des
Graves.
• Les blancs moelleux sont très parfumés et suaves.
• Les mousseux et le blanc perlé, très fruités,
comptent parmi les meilleurs vins de ce type.
Le Bordelais est la première région viticole de France, puisque ses vignobles occupent une superficie de près de 100 000 hectares (dont 78 000 en appellation A.O.C.) Ils produisent annuellement quelque quatre millions d'hectolitres. Ce sont avec les Bourgognes et le Champagne, les vins les plus renommés au monde. Ils englobent sous cette appellation tous les grands crus.
• Saint-Emilion, Graves, Médoc : vins rouges.
• Graves, Entre-Deux-Mers, Sauternes, Barsacs : vins blancs.
Il faut savoir que les Bordeaux, blancs ou rouges, sont toujours le produit de différents
mélanges de cépages. Ils portent souvent le nom de Château
... même si
ce dernier n'existe plus depuis longtemps ! En fait, il s'agit d'un climat, d'un terroir. On compte plus
de 3 500 châteaux.
• Bordeaux et Bordeaux supérieurs : appellations
générales.
• Saint-Emilion, Bourgeais, Entre-deux-Mers, Graves, Médoc :
appellations régionales.
• Saint-Estèphe, Sauternes, Pauillac, Listrac, Margaux :
appellations communales
Grands vins rouges à la robe rubis. Corsés, ils atteignent leur pleine maturité en dix
ans. Ce sont des vins extraordinaires et leur renommée est mondiale.
• Les grands crus : Château-Lafite, Château-Latour,
Château-Margaux, Château Mouton-Rothschild premiers crus). Et bien d'autres,
classés en deuxièmes, troisièmes, quatrièmes et cinquièmes grands crus...
Proches des vins du Médoc, ils sont toutefois plus riches en tanin et plus musclés. Il leur
faut aussi vieillir plus longtemps pour être au mieux de leur forme.
• Les grands crus : Château Haut-Brion, Château
Pape-Clément, Château La Tour Haut Brion... entre autres.
Coteaux et terrasses de la rive droite de la Dordogne ne produisent que des vins rouges, chauds,
capiteux, à la robe foncée. Il leur faut au moins dix ans pour bien vieillir. Ils sont
classés, par décret, en quatre catégories :
• Saint-Émilion ;
• Saint-Émilion grand cru ;
• Saint-Émilion grand cru classé ;
• Saint-Émilion premier grand cru classé.
• Château-Ausone, Château Cheval Blanc, Château-Beauséjour, Château-Belair, Château-Canon, Château-Figeac... Suivent un grand nombre de crus classés, du Château-L'Angélus au Clos de la Madeleine...
A proximité de Libourne, le vignoble de Pomerol donne des vins colorés, au bouquet très épanoui. Ils ne sont pas sans rappeler les Médocs et les Saint-Emilions. Le plus grand cru est sans conteste le Château-Petrus. Suivent dans le classement officiel, Château-Certan et Vieux-Certan, Château-Nenin, Château-Lafleur, Château-La-Croix, Château-Petit-Village et bien d'autres...
• Canon-Fronsac : un vin corsé qui exige 5 à 10 ans de
vieillissement.
• Côtes-de-Bourg : des vins rouges et blancs, charnus, secs et
demi-secs.
• Côtes-de-Bordeaux : des vins rouges corsés et des vins
blancs moelleux.
• Entre-deux-Mers : (dont les vignobles croissent entre Garonne et
Dordogne, d'où son nom). Vins blancs fruités et corsés.
Ce sont de grands vins blancs liquoreux par excellence. Ils peuvent vieillir 20, 30 ans et plus... sans rien perdre de leur qualité. Ils ont tout pour séduire l'œil, le nez et la bouche. Citons, parmi les grands crus : Château-d'Yquem, Château-La-Tour-Blanche, Château-Coutet, Château-Climens, Château-Guiraud... et quelques autres, tout aussi excellents !
Terre des armes, des arts et des lettres
, joyau de la Renaissance et lieu d'élection
de nombreux rois de France, la Loire, ainsi que son val et ses vins, ont été chantés par
maints poètes... Les vignobles les plus fameux sont ceux de la région nantaise, de l'Anjou,
de la Touraine, du Haut-Poitou et du Berry. Sans oublier ceux des Côtes-d'Auvergne.
Les vignobles occupent aujourd'hui 12 900 hectares qui s'étendent au sud de Nantes. Ils produisent
trois vins A.O.C. : le Muscadet, le Muscadet des Côteaux-de-la-Loire et le
Muscadet de Sèvre-et-Maine. Plus un Gros Plant V.D.Q.S.
• Les Muscadets
Ce sont des vins blancs secs dont la production atteint 450 000 hectolitres annuellement. Ils sont
issus d'un cépage unique : le Melon de Bourgogne. Ces vins blancs sont secs, légers
et fruités, voire guillerets, et peuvent être bus à n'importe quelle heure du jour. Ils
aiguisent l'appétit. Important : ils doivent toujours être servis très frais.
Le muscadet sur lie repose quelques mois sur ses lies, sans filtrage avant sa mise en bouteilles. C'est
sans doute le meilleur Muscadet, celui qui a le plus de bouquet et de fruité.
•Le Gros Plant
C'est un vin blanc sec, quasi-incolore. Le Gros-Plant provient essentiellement de vignobles
situés au sud de l'embouchure de la Loire après Nantes. La récolte annuelle de ce vin
(réputé pour ses vertus diurétiques) avoisine les 70 000 hectolitres.
Le vignoble angevin s'étend sur 25 000 hectares, au sud de la Loire et produit environ
700 000 hectolitres de vins d'appellation, blancs, rosés et rouges.
• Les vins blancs
Le plus célèbre est le Pineau de la Loire, obtenu à partir de grains à
maturité tardive. Long en bouche, le Pineau est un vin élégant à l'arôme
persistant.
• Les vins rosés
Ils comptent pour plus de 40% dans la production des vins d'Anjou. Issus de cépages Gamay,
Cabernet et Groslot, ce sont des vins rosés fruités qui répondent à
l'appellation Rosés d'Anjou
. Le Cabernet de Saumur, à la robe
pourpre ou tuilée, à un arrière-goût de framboise.
• Les vins rouges
Certains sont élaborés à partir du cépage Gamay (appellation Anjou-Gamay),
les autres à partir de Cabernets (appellation Anjou, Anjou-Saumur, Saumur-Champigny). Tous
ont une couleur bien soutenue.
• Savennières : vin blanc sec et distingué.
• Quarts-de-Chaume :
• Bonnegsaux : Deux grands vins blancs parfumés, à belle
robe couleur or.
Selon Grégoire de Tours, les premières vignes auraient été plantées par
Saint-Martin, autour de son monastère de Marmoutier, au quatrième siècle. Les vins de
Touraine répondent à neuf appellations d'origine contrôlée.
• Bourgueil : vins rouges riches en tanin, bien constitués, avec
un arrière-goût de framboise. L'idéal est de les consommer après 3 ou 4 ans de
cave.
• Saint-Nicolas-de-Bourgueil : bien qu'ils ressemblent au Bourgueil,
ces vins sont nettement plus fruités.
• Vouvray : secs ou moelleux, parfois liquoreux, ce sont les vins
blancs les plus réputés de Touraine. On peut les garder huit à dix ans en cave. Il
existe aussi des Vouvrays mousseux et pétillants qui ont de plus en plus la faveur du public.
• Chinon : plus souples que les Bourgueils, ce sont des vins
fruités au parfum de violette. Ils sont parfaits après deux ans en futailles.
• Montlouis : élaborés à partir de Pineau de la Loire,
ces, vins blancs demi-secs sont bouquetés. Ils sont souvent présentés sous forme de
vins mousseux.
• Touraine : vins rouges, blancs et rosés provenant de,
cépages Gamays noirs et de Sauvignons blancs. Ces derniers sont aussi offerts, de
plus en plus, souvent, en vins pétillants.
• Touraine-Mesland : issus de Gamay, ce sont des vins
trés fringants à l'excellent bouquet.
• Touraine-Amboise : à signaler surtout les vignobles de la rive
gauche de la Loire qui fournissent de sympathiques vins rouges et rosés issus de Gamays et
de Cabernets.
• Touraine Azay-le-Rideau : appellation de vins blancs secs ou
demi-secs assez fruités.
A NOTER
Les mousseux de Touraine, élaborés selon la méthode champenoise, ont donné naissance
au Crémant de Loire qui s'enorgueillit de l'appellation A.O.C.
Les principaux secteurs viticoles du Centre sont implantés sur des coteaux et des plateaux bien exposés, des côtes du Forez à l'Orléanais. Les sols, silicieux ou calcaires, sont surtout favorables au Gamay, pour les vins rouges et les rosés, et au Sauvignon, pour les vins blancs. Tous ont en commun légèreté, fraîcheur et fruité.
• Château-Meillant : une centaine d'hectares produit environ
annuellement 4 500 hectolitres d'un vin gris très réputé, issu du pressurage de
grain de Gamay, aux indéniables qualités de fraîcheur et de fruité. La
quasi-totalité de la production est assurée par une cave coopérative.
• Côtes du Forez : un vignoble de 150 hectares répartis sur
une vingtaine de communes produit des vins rouges i rosés, issus du Gamay. Secs et vifs, il
importe de les consommer jeunes.
• Côteaux-du-Vendômois : issus du Pinot noir, de
Gamay et de Cabernet, les vins rouges sont étoffés et leur robe est de couleur
soutenue. Les rosés et les blancs, guillerets et fruités, doivent être bus jeune.
• Vins de l'Orléanais : la vigne qui s'étire en aval
d'Orléans produit des vins rouges et clairets appréciés depuis le Moyen-âge. Ils
sont classés V.D.Q.S.
• Le Gris-Meunier : est le plus célèbre des vins de
l'Orléanais. C'est un rosé de couleur soutenue, au bouquet de groseille et de cassis. Les
vins blancs sont beaucoup moins connus.
• Haut-Poitou : possédant eux aussi le label V.D.Q.S., ces vins
sont peu connus, bien qu'ils aient occupé des milliers d'hectares du temps de Charlemagne. Les
vins blancs sont assez mordants, les rouges et les rosés aimables à déguster.
• Côtes de Gien : le vignoble, en bordure de la Loire, est en
voie de disparition. C'est dommage, car ses vins (rouges et rosés issus de Gamay ; blancs
de Sauvignon) ont un très agréable goût de terroir.
• Côtes d'Auvergne : ils proviennent tous du Gamay, tant
ceux des puys que ceux des dômes. Ces vins possèdent la dénomination V.D.Q.S. depuis
1977. Ce sont, pour les deux tiers, des vins rouges agréables ; pour le tiers restant, des vins
rosés malicieux.
• Vins du Thouarsais : ils proviennent de vignobles répartis sur
une quinzaine de communes des Deux-Sèvres. Ce sont des vins légers, sans prétention,
qui bénéficient néanmoins de l'appellation V.D.Q.S.
• Saint-Pourçain : au sud-ouest de Moulins, un vignoble de 500
hectares implanté sur des plateaux calcaires et graveleux donne naissance à des rouges
francs et fruités, très désaltérants, ainsi qu'à d'excellents vins blancs.
• Côtes roannaises : le Gamay prospère aussi
très bien sur ses sols d'origine éruptive. Les vignobles n'occupent que 80 hectares,
disséminés de part et d'autre des coteaux de la jeune Loire. Ils ne produisent guère,
annuellement, que 4 000 hectolitres d'un très bon vin rouge.
• Vins du Valencay : Rouges et rosés proviennent d'un vignoble
qui s'étend sur quatorze communes de l'Indre. Issus de cépages Gamay, Cabernet, Cot
et Pinot pour les vins rouges Romorantin, Chinon, Sauvignon et
Chardonnay pour les vins blancs. Agréables à boire sur place.
• Pouilly fumé, Pouilly-sur-Loire : ce sont d'extraordinaires
vins blancs secs provenant de vignobles cultivés jadis avec amour par les
moines-bénédictins. Le Pouilly est un vin tendre et léger lorsqu'il est
engendré par des vignes cultivées sur sol silicieux. Le Blanc-fumé, quant à
lui, a tout le charme des vins provenant des terres calcaires : frais et jeune. L'un et l'autre sont
également des vins à consommer bien frais, en apéritif.
• Quincy : les vignobles de Quincy, sur le bord du Cher, occupent une
centaine d'hectares de vignes qui produisent un vin blanc à partir de cépages
Sauvignons. Ce sont des vins de grande légèreté, frais et fruités.
• Sancerre : sur des sols calcaires ou silicieux, Sancerre dispose
d'environ 1 400 hectares de vignes plantées sur des collines bien exposées. Deux
cépages y règnent en maître : le Pinot noir, qui donne des vins rouges
parfumés et des rosés subtils ; le Sauvignon blanc qui donne des blancs fruités
et frais.
• Menetou-Salon : ce vignoble de 500 hectares, non loin de Bourges,
la cité de Jacques Cœur, est composé de Pinot noir et de Sauvignon blanc.
Les uns donnent des vins harmonieux, pleins de bouquet. Les autres, des vins blancs et rosés frais
et épicés. Toutefois, la production globale n'excède pas, annuellement, quatre mille
hectolitres.
Vin des rois et des princes, roi des vins, le Champagne est assurément l'un des plus prestigieux
ambassadeurs de la France dans le monde... Le vignoble champenois existe depuis l'invasion romaine ! Il
a donné, tour à tour, des vins rouges, gris et blancs. Reims et épernay en sont les
capitales. épernay creusa ses caves au siècle dernier. Reims, par contre, possédait les
siennes depuis deux mille ans, à l'époque où les Romains creusèrent le sol crayeux
pour en extraire les matériaux destinés à l'édification de leurs défenses. Ce
bref aperçu historique pour expliquer que le vin de Champagne naît d'une double
activité :
• Une activité de surface qui est celle des vignerons et
des vendangeurs.
• Une activité souterraine qui est celle des cavistes et des
maîtres de chais qui surveillent les cuves et la fermentation.
On ignore bien souvent que le Champagne blanc est issu de deux cépages noirs :
- Le Pinot noir ;
- Le Pinot Meunier (ou Pinot gris).
Pour obtenir un jus blanc, on pressure les raisins avant la fermentation. Il faut dire toutefois
qu'à ces deux cépages noirs est adjoint un cépage blanc ; le
Chardonnay, qui est un composant essentiel des grands crus de
Bourgogne.
Le vignoble champenois ne totalise pas moins de 25 000 hectares répartis sur quatre grands
terroirs :
• La vallée de la Marne : Elle entoure épernay. Les crus
les plus réputés sont ceux de Dizy, Cumières, Mareuil, Vincelles, Ay et
Hautvillers.
• La Montagne de Reims : Ses vignobles donnent sur la vallée.
Les plus fameux sont ceux de Beaumont, de Verzy, de Mailly-Champagne, de
Villers, de Louvois, de Verzenay, de Villemondange... et de quelques
autres.
• La Côte-Blanche (ou Côte-des-Blancs) produit les
célèbres blanc de blancs
. Des vins qui ne sont issus que de raisins blancs de
Chardonnay. Citons, entre autres, Oger, Cramant, Le-Mesnil-sur-Oger, Vertus, Avize.
• Le terroir de l'Aube : qui gravite autour de Bar-sur-Aube.
• Vendangé en septembre, le raisin est rapidement pressé afin d'obtenir un jus blanc...
bien que les cépages utilisés soient essentiellement le Pinot noir et le Pinot
gris., avec adjonction, c'est vrai, du Chardonnay blanc.
• Le moût va ensuite bouillonner dans les cuves pour donner du vin blanc sec.
• L'hiver venu, ce vin (qui ne mousse pas encore) sera clarifié par une série de
soutirages.
• Le maître caviste procède ensuite, avec tous les soins que l'on imagine, au
mélange des différents crus. Il faut savoir en effet que le Champagne naît toujours de
l'association de raisins noirs (pour la vigueur et la tenue) et de vins blancs (pour la finesse).
• Un peu de sucre de canne, ainsi que des ferments naturels sont ajoutés dans la cuvée
afin que se déclenche une seconde fermentation.
• Après vérification de la cuvée par dégustation, le vin est mis en bouteilles
munies de robustes bouchons.
• Ne pouvant s'échapper, le gaz carbonique se dissout pour s'incorporer au vin et provoquer
ainsi une nouvelle effervescence.
• C'est ainsi que le Champagne prend
sa mousse. Mousse qu'il convient de contrôler
pour qu'elle reste fine et persistante.
C'est une phase délicate. Les bouteilles sont tout d'abord couchées sur des lattes de bois qui
peuvent s'incliner. Puis, grâce à ce système pivotant, on les place, goulot de plus en
plus bas, tout en les remuant chaque jour d'un huitième de tour. Le dépôt de la seconde
fermentation descend ainsi progressivement vers le bouchon. Et ceci d'autant plus vite que l'on incline
chaque jour un peu plus les bouteilles... jusqu'à ce que deux ou trois mois plus tard, elles se
retrouvent à la verticale, le cul en l'air ! Deux ans de vieillissement, voire trois, sont
nécessaires pour obtenir un bon Champagne. Avant l'expédition, on procède au
dégorgement du dépôt, ainsi qu'à l'adjonction d'une liqueur sucrée qui, en
fonction de sa proportion, donnera des Champagnes bruts, secs, demi-secs et doux. Les bouteilles sont
ensuite poignettées
pour homogénéiser, le mélange. Ensuite, elles sont
étiquetées et livrées aux consommateurs.
Le vin de Champagne est le fruit d'une subtile élaboration effectuée tout au long de sa
vinification et qui va donner ses caractéristiques au produit prêt à être consommé. Les choix faits par chaque Maison lors de ce processus déterminera, outre le type de vin, la marque gustative de celle-ci vis-à-vis du public. Les bruts représentent entre 80% et 85% de la production, mais il existe une douzaine d'autres variétés de Champagne, dont certains confidentiels.
La typicité d'un champagne peut être déterminée :
• lors du pressurage
Le champagne rosé est parfois élaboré par saignée
. Dans ce cas, la coloration est
obtenue par fermentation momentanée avec les pulpes, suivie d'un pressurage, ce qui permet
l'extraction des tanins et colorants de la peau. Une autre méthode, plus utilisée, est
l'assemblage de vin blanc et de vin rouge.
Les rosés pour lesquels la demande est plus forte depuis quelques années représentent
moins de 5% de la production.
Au XIXe siècle un champagne rouge avait aussi été élaboré.
• lors de la fermentation
La maison permettra la fermentation malolactique si elle désire un champagne structuré ; elle
l'évitera - et arrêtera donc la fermentation au terme de la fermentation alcoolique - si
elle souhaite un vin plus vif.
• lors de l'assemblage
Assemblage traditionnel
Comme son nom l'indique, c'est celui qui est le plus pratiqué. Il est un mélange de
cépages, de crus et de millésimes, chacun des dosages étant un choix des Maisons remis en
question chaque année afin de préserver au fil des ans le style du vin de la Maison.
C'est aussi durant cette étape qu'est le plus fréquemment réalisé le champagne
rosé par assemblage d'une cuvée de vin blanc avec une cuvée de vins rouges de
Champagne.
Millésimé : soumis à aucune réglementation, le choix de ne sélectionner qu'une
année unique dans l'élaboration de ces vins produit des champagnes atypiques, au
caractère marqué et qui ne sont pas forcément dans la lignée habituelle des
Maisons mais dont la grande qualité honore celles-ci. Ils représentent autour de 5% de la
production.
Cuvée de prestige : Ces cuvées spéciales de grande qualité sont encore plus
liées au choix des Maisons (certaines en font plusieurs) mais le marché est dominé par
quelques stars. Elles sont la catégorie la plus huppée de la production et en
représentent à peu près 5%.
Assemblage non traditionnel
Blanc de blancs : c'est un vin issu du seul cépage blanc, le chardonnay, qui donne un champagne au
goût frais et délicat.
Blanc de noirs : élaboré à partir de raisins noirs, pinot noir ou meunier et
caractérisé par la force du premier et/ou le fruité du second. Parmi les blancs
de noirs
mono-cépages, il est bien plus fréquent de trouver un 100% pinot noir
qu'un 100 % meunier. Ce dernier est injustement méprisé, bien qu'il fût longtemps
majoritaire en Champagne ; il n'y a guère que la maison Krug pour témoigner publiquement de
l'intérêt qu'elle lui porte.
• lors du dosage
C'est la teneur en sucres de la liqueur d'expédition utilisée à cette étape, qui
détermine la qualité du vin : brut nature, brut, demi-sec, etc.
Brut nature ou non dosé : moins de 3 grammes de sucre résiduel par litre
Extra brut : de 0 à 6 g/l
Brut : moins de 15 g/l
Extra dry : entre 12 et 20 g/l
Sec : entre 17 et 35 g/l
Demi sec : entre 33 et 50 g/l
Doux : plus de 50 g/l
Alors qu'au XVIIIe siècle la qualité demi-sec était très prisée, en 1876 fut
élaboré le champagne brut pour satisfaire les désirs des Britanniques amateurs de vins
secs, ce qui n'était pas le cas des Français à l'époque.
• lors de la maturation
Outre le type de cépage utilisé qui détermine l'aptitude de garde du vin, quelques
Maisons font le choix de ne commercialiser certaines cuvées qu'au terme de plusieurs années
de maturation, laissant ainsi le vin développer son arôme qui marquera d'autant plus son
caractère par rapport au reste de la ligne.
Par ailleurs, le terroir a son importance : d'où les Vins de Champagne Grand-Cru. Il y en a 21.
Leur origine géographique est considérée comme des meilleures, d'où ce classement.